Le 7 juin 2018, par Geneviève Koubi,
Le rapport rendu par l’inspection générale de l’éducation nationale et de la recherche (deux inspecteurs missionnés) sur « Intrusion et faits de violence perpétrés dans un amphithéâtre de l’UFR droit et science politique de l’université de Montpellier » restitue les faits qui se sont alors déroulés...
Il le fait de manière assez concise (et bien trop résumée) sans insister sur la force des violences dans un lieu consacré à l’enseignement du droit, alors même que l’objectif de cet enseignement serait de présenter l’ordonnancement juridique comme facteur de pacification sociale... Toutefois, l’intensité de ces actes est reconnue au moins par le fait que deux des recommandations sont de « maintenir autant que de besoin la cellule de soutien psychologique » et d’« assurer les conditions d’un suivi des étudiants qui ont été victimes de l’intervention du commando ».
Comme ces événements ont été un des détonateurs de la généralisation de la contestation de la loi n° 2018-166 du 8 mars 2018 relative à l’orientation et à la réussite des étudiants et de Parcoursup, ils méritaient que les pouvoirs publics s’y arrêtent un instant. Cependant, les remarques incluses dans ce rapport semblent minimiser les incidents survenus et, d’une certaine façon, cherchent à "noyer le poisson". Elles passant sous silence les enjeux politiques et paraissent vouloir désigner d’autres responsables que les principaux acteurs à l’origine des faits de violence. Elles demeurent alors préoccupantes en ce qu’elles annoncent une restriction envers des actions syndicales, une fermeture des universités aux publics autres qu’étudiants inscrits formellement, et surtout une conception étriquée du service public de l’enseignement supérieur...
Toutefois, malgré le soutien que certains "collègues" voudraient apporter aux instigateurs de ces violences, la recommandation des inspecteurs est d’« entamer une procédure disciplinaire à l’encontre du doyen et de l’enseignant mis en cause » et de « prendre des mesures conservatoires concernant toute personne de l’université qui serait identifiée parmi les membres du commando »... Les aspects relevant du droit pénal - puisque violence il y eut - seraient-ils alors sciemment omis ?!
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Serait-ce donc vraiment un rapport à lire et à retenir comme essentiel ? Ou bien ne s’agirait-il que de le ranger au titre d’archives à laisser dormir dans un tiroir ? Car, les violences policières - prétendument légitimes - furent tout autres...